mercredi 21 septembre 2016

Êtes-vous un écolo de droite ?



En ce début de 21ème siècle, il n'est pas simple, même pour un citoyen averti, de faire le tri dans toutes les informations qu'il reçoit de sources devenues innombrables. Quelques précisions s'imposent donc pour le profane en écologie. Mais commençons par le début. Tout d'abord, n'en déplaise à certains, l'écologie est une science qui consiste à étudier les interactions entre les différentes composantes de la biosphère afin d'en tirer des enseignements. Les scientifiques qui exercent ce métier sont des écologues. Un écologiste est un citoyen engagé qui s'appuie sur le travail des écologues pour se positionner sur des questions environnementales. Il s'inscrit dans la longue histoire de la gauche qui débute avec la révolution française et s'achève... à peu près en 1983. 

Il est communément admis qu'un écolo ne travaille pas pour l'industrie de l'armement, pas plus que pour le cigarettier Philippe Morris. Il est aussi entendu qu'il ne s'intéresse pas à un débat médiatique sur le port d'une tenue de plage en pleine canicule historique. Ceci, d'autant plus qu'au même moment, la COP 21 avait été ratifiée par moins d'une vingtaine de pays et que l'autorité sanitaire européenne (Efsa) publiait en toute discrétion des protocoles visant à ré-autoriser des pesticides interdits. 


L'écologiste de droite ou "l'écolo en carton" pour les intimes


Comment parvenir à préciser les marqueurs qui définissent un écolo de droite ? Pas si simple étant donné la confusion logique qui accompagne son positionnement sur tous les sujets de l'économie verte : "développement durable, croissance verte..."  Tous ces termes qui portent le germe d'une accumulation continue de valeur, relèvent d'une logique destructrice pour la Terre et donc pour ses habitants. Car comment peut-on imaginer qu'il puisse y avoir une croissance continue, fut-elle durable, alors même qu'elle est nécessairement basée sur des ressources qui ne sont pas infinie ? 

Il faut comprendre que ceux qui imposent à notre univers lexical ces termes sémantiques à grand renfort de communication sont aussi ceux qui ne souhaitent pas que leur business soit ralenti par une pensée écolo. Cette dernière, qui exige plutôt d'évoluer vers la décroissance de notre modèle basé sur la surconsommation. Car les actions et le discours des écologistes s'opposent aux pressions exercées par les entreprises sur la biosphère, à des fins de profit. 

Au contraire de cette opposition au productivisme, l'écologiste de droite accompagne l'acceptation de ces enjeux économiques. Pourvu que le voile de "greenwashing" dont se drape ces objectifs économiques soit suffisamment épais pour que les profanes ne puissent pas lire entre les lignes. Mais ne nous y trompons pas, par définition, le vrai écolo de droite n'est pas quelqu'un de réellement mal intentionné, il a néanmoins souvent profondément intégré la communication pernicieuse distillée par les nombreux moyens de désinformation des puissants. 



L'écolo de droite (non exhaustif) :

  • Soutient le nucléaire car il génère moins de gaz polluants que les énergies fossiles mais "oublie" que cette industrie génère 2 kg de déchets radioactif par français et par an
  • Soutient la voiture électrique sans se poser la question de la source d'électricité, ni de la centaine de kilos de batteries qu'il faudrait éventuellement recycler à terme. 
  • Parle de limiter les émissions de CO2 d'un pays sans appliquer cette maxime à ses propres activités
  • Continue à financer le nucléaire à travers EDF alors qu'il existe des société plus vertueuses depuis plus de 10 ans
  • Croit que le progrès technologique apportera une solution à tous les problèmes qui se posent à l'Homme (géo-ingénierie, stockage du carbone, hydrogène, OGM...)
  • Préfère ignorer que le Qatar pollue des milliers de fois plus que la Chine rapporté au nombre d'habitants 
  • Affirme que les Hommes devraient tous habiter dans des appartements pour préserver les terres arables et parce que ce serait l'habitat le moins énergivore. Mais oublie que la qualité de vie n'est pas quantifiable par des statistiques chiffrées
  • Mange bio pour sa santé mais pas pour l'environnement (la preuve ses fruits et légumes viennent d'Amérique du sud ou de Nouvelle-Zélande)
  • Mange de la viande mais refuse de regarder les vidéos de violence extrême envers les animaux filmées par l'association L214 dans les abattoirs bio ou conventionnel
  • Est valorisé par les puissants car son positionnement ne gène pas le business, et distille le doute dans la population sur les mesures individuelles et collectives à adopter pour éviter un déclin annoncée
N'hésitez pas à rajoutez en commentaire vos propres observations sur l'écolo en carton... même pas recyclé

mardi 1 mars 2016

Vivons-nous la 6ème extinction de masse ?



Depuis sa formation il y a 4.5 milliards d'années, la Terre a connu cinq extinctions massives des espèces qui l'habite. La dernière est celle qui a fait disparaître les dinosaures. Pourtant, selon de nombreux scientifiques, aucune n'aurait généré un effondrement aussi rapide de la biodiversité que celle que nous vivons actuellement. De nombreuses espèces qui disparaissent n'ont tout simplement pas le temps de s'adapter aux conséquences des activités anthropique (pollution, urbanisation, surexploitation, réchauffement, acidification des océans...).

Le taux d'extinction actuel des espèces est ainsi de 50 à 600 fois plus élevé que le "taux naturel". A ce rythme, la moitié des espèces de la planète aura disparu avant la fin du siècle. L'Homme est responsable des quatres principales causes de cette 6ème extinction de masse. Les voici, classées par ordre décroissant d'importance :

  • Urbanisation et artificialisation des sols
  • Surexploitation des ressources naturelles (océans, forêts). 
  • Dissémination d'espèces et de plantes invasives.
  • Pollution et réchauffement climatique

Source : Aujourd'hui en France

La bonne nouvelle c'est que l'Homme a la possibilité de limiter cette sixième extinction de masse puisqu'il en est le seul responsable. Encore faut-il qu'il fasse les bons choix !

jeudi 7 janvier 2016

Cette année, je me mets au vélo (classique ou électrique ?)



Avec la nouvelle année, voici venue l'heure des bonnes résolutions. En 2016, vous avez décidé de faire du sport... mais à votre rythme, selon la formule consacrée. C'est tout à votre honneur, surtout que depuis le début de l'année, vous pouvez demander à votre employeur de vous rembourser les frais kilométriques (25 centimes/km) entre votre domicile et votre travail. La somme lui sera partiellement exonérée d'impôt et vous n'aurez plus d'excuse pour être en retard.

Vous avez donc l'idée d'investir dans un vélo pour aller au travail, en alternance avec les transports ou la voiture que vous utilisiez quotidiennement. Non seulement vous allez être en meilleure forme, et moins souvent malade, mais à chaque fois que vous laisserez votre auto au garage, vous éviterez de rejeter 140 grammes de CO2 pour chaque kilomètre parcouru. Cela représente 1.4 kilogramme émis pour seulement 10 km de trajet. Colossal !


Informations à savoir avant d'acheter un vélo électrique


Comme pour toute activité qui demande un minimum d'effort, si on s'y prend mal, on arrêtera avant même d'avoir commencé. Evidemment, si vous êtes un as de la petite reine, la question ne se posera pas, et vous achèterez un vélo pour un coût modique sur un site de revente entre particulier comme Le Bon coin, Ebay ou Vivastreet. 

En revanche, si vous avez un niveau moyen, et que votre trajet comporte des côtes, le choix de l'électrique se pose. Les vélos électriques qu'on appelle aussi "vélo à assistance électrique" (VAE) car il faut pédaler pour que le moteur se déclenche, seront probablement les plus adaptés. Ils vous permettront de choisir généralement entre 3 et 5 niveaux d'assistance. Au dernier niveau, l'effort que vous fournirez, même dans une forte côte est à peu près équivalent à celui de la marche à pied. 

A contrario, au premier niveau, vous ne sentirez quasiment pas l'aide du moteur, et s'il faut avoir une analogie, l'effort à fournir sera plus proche d'un footing. Enfin, sur tous les vélos, vous pouvez à tous moment déconnecter le moteur électrique, en éteignant le système. Mais ce n'est pas toujours une bonne idée puisque vous devrez alors pédaler, plus vigoureusement qu'avec un vélo classique, pour déplacer la dizaine de kilos supplémentaires que pèse une batterie et son moteur. 

Remarquez, si vous vous sentez l'âme d'un Laurent Jalabert, vous pourrez toujours laisser votre accumulateur au garage. Sachez toutefois que si ce cas de figure se reproduit régulièrement, il vaut peut-être mieux revendre votre vélo électrique pour en acheter un... classique. Car une bicyclette électrique coûte entre 5 et 10 fois plus cher qu'un vélo classique. Et si vous ne rechargez pas sa batterie toutes les deux semaines, cette dernière qui représente rien de moins que la moitié du prix de votre vélo, s’abîmera de manière irréversible. Si cette situation dure plus de six mois, il ne vous restera plus qu'à en acheter une nouvelle.

L'intérieur d'une batterie de vélo Gitane de 2010

Reconditionner sa batterie pour continuer à utiliser son vélo électrique


En cherchant un peu sur internet, vous allez trouver des sites vous proposant de "reconditionner" votre batterie. C'est une opération qui consiste à changer toutes les piles de votre batteries, mais l'opération coûte généralement aussi cher que l'achat d'une batterie neuve. Elle est en revanche cruciale pour ceux qui ne trouvent plus leur modèle de batterie neuve chez leur revendeur ou sur internet. Cela arrive plus souvent qu'on ne le croit, et pas que chez les marques low-cost. 

Ces problèmes de batterie sont les raisons pour lesquelles il est possible de trouver, sur les sites de vente entre particuliers, des vélos électriques récents, qui se retrouvent bradés jusqu'à 1/4 de leur prix initial. En effet, pour équiper un vélo électriques avec une batterie flambant neuve, vous devrez rajouter au moins 400 euros de frais supplémentaires. Un prix qui décourage de nombreux possesseurs qui préfèrent alors revendre leur vélo et en acheter un autre. Surtout que de nombreuses villes en France offrent une aide pouvant aller jusqu'à un tiers du prix d'un vélo électrique... neuf. Quel que soit votre choix, en raison de ses composés toxiques, votre batterie de vélo devra être jeté en déchetterie, tout comme celle de votre auto.

Un dernier conseil, si vous voulez vérifier que la batterie du vélo d'occasion de vos rêves dispose toujours d'une autonomie correcte, n'hésitez pas à demander à faire un essai long en partant au moins une demi-heure en laissant une avance et votre carte d'identité au vendeur. Si durant l'essai, la jauge d'autonomie perd plus de deux barres de charge, passez votre chemin. Cela signifie que pour l'utiliser normalement, vous devrez le recharger tous les deux jours, voire tous les jours. Ben oui, comme un vieux téléphone portable !


mardi 5 janvier 2016

Comment relancer l'écologie après la COP21 ?



On peut avoir deux lectures différentes des résultats obtenus par la COP 21. La première, également la plus médiatisée, a été positive. Elle l'a été, parce que nous souhaitions vivement qu'elle le soit, moins d'un mois après les attentats, et à deux semaines des fêtes de fin d'année, mais surtout parce que les chefs d'états médiatiques s'y sont rendu, et que des accords"relativement" contraignants y ont été signés (à lire ici).

Le problème, c'est que même si ces accords étaient tous validés par les différents parlements nationaux, ce qui ne s'est jamais encore vu après une COP, le réchauffement moyen atteindra tout de même +3°C, en 2050 par rapport à l'ère pré-industrielle. Les scientifiques du GIEC en charge de l'analyse du climat avaient pourtant fixés la limite acceptable à +2°C de hausse.

Or selon ces mêmes scientifiques, ce degré de plus, qui semble anodin, provoquera une multiplication importante de la fréquence, et de la puissance des phénomènes climatiques extrêmes. Des catastrophes d'une ampleur inédite vont ainsi se produire :




Pour que des mesures ambitieuses ne soient pas décidées, comme à chaque COP, les états pétroliers et gaziers ont manœuvré en coulisse pour peser de tous leur poids sur "leurs alliés" que sont les états occidentaux, auxquels est destiné l'essentiel de leur production. Les pays émergents ont quant-à-eux, une fois de plus refusé de réduire leur croissance à tout prix, au motif qu'ils émettent encore peu, par rapport à leur population. Le résultat est un accord peu contraignant, qui évite soigneusement la remise en cause de nos modèles de sociétés, basées sur une consommation excessive. Rien de moins que la cause principale du réchauffement climatique global. Et dire que les solutions sont là avec notamment la sobriété énergétique et l'économie circulaire. Le problème c'est que les puissances financières n'y ont pas d'intérêt.


L'écologie ne se relancera pas avec les élites


Cette COP 21 durant laquelle toutes les manifestations étaient interdites s'est donc terminée sans bruit et fracas. Comme une sorte de rendez-vous manqué avec l'histoire, elle a été éclipsée par les attentats de Paris, puis par les élections régionales et par le FN. Rien d'étonnant dès lors à ce que la population française se soit très peu intéressée à l'écologie durant la COP. Rien d'étonnant à ce que "l'accord de Paris" issu de cette 21ème Conference of Parties organisée par l'ONU ne reflète pas les aspirations de la société civile et des associations écologistes. Après l'échec de Copenhague en 2009, celui, toutefois moindre, de Paris renforce cette impression que le changement ne viendra pas d'en haut.