En ce début de 21ème siècle, il n'est pas simple, même pour un citoyen averti, de faire le tri dans toutes les informations qu'il reçoit de sources devenues innombrables. Quelques précisions s'imposent donc pour le profane en écologie. Mais commençons par le début. Tout d'abord, n'en déplaise à certains, l'écologie est une science qui consiste à étudier les interactions entre les différentes composantes de la biosphère afin d'en tirer des enseignements. Les scientifiques qui exercent ce métier sont des écologues. Un écologiste est un citoyen engagé qui s'appuie sur le travail des écologues pour se positionner sur des questions environnementales. Il s'inscrit dans la longue histoire de la gauche qui débute avec la révolution française et s'achève... à peu près en 1983.
Il est communément admis qu'un écolo ne travaille pas pour l'industrie de l'armement, pas plus que pour le cigarettier Philippe Morris. Il est aussi entendu qu'il ne s'intéresse pas à un débat médiatique sur le port d'une tenue de plage en pleine canicule historique. Ceci, d'autant plus qu'au même moment, la COP 21 avait été ratifiée par moins d'une vingtaine de pays et que l'autorité sanitaire européenne (Efsa) publiait en toute discrétion des protocoles visant à ré-autoriser des pesticides interdits.
L'écologiste de droite ou "l'écolo en carton" pour les intimes
Comment parvenir à préciser les marqueurs qui définissent un écolo de droite ? Pas si simple étant donné la confusion logique qui accompagne son positionnement sur tous les sujets de l'économie verte : "développement durable, croissance verte..." Tous ces termes qui portent le germe d'une accumulation continue de valeur, relèvent d'une logique destructrice pour la Terre et donc pour ses habitants. Car comment peut-on imaginer qu'il puisse y avoir une croissance continue, fut-elle durable, alors même qu'elle est nécessairement basée sur des ressources qui ne sont pas infinie ?
Il faut comprendre que ceux qui imposent à notre univers lexical ces termes sémantiques à grand renfort de communication sont aussi ceux qui ne souhaitent pas que leur business soit ralenti par une pensée écolo. Cette dernière, qui exige plutôt d'évoluer vers la décroissance de notre modèle basé sur la surconsommation. Car les actions et le discours des écologistes s'opposent aux pressions exercées par les entreprises sur la biosphère, à des fins de profit.
Au contraire de cette opposition au productivisme, l'écologiste de droite accompagne l'acceptation de ces enjeux économiques. Pourvu que le voile de "greenwashing" dont se drape ces objectifs économiques soit suffisamment épais pour que les profanes ne puissent pas lire entre les lignes. Mais ne nous y trompons pas, par définition, le vrai écolo de droite n'est pas quelqu'un de réellement mal intentionné, il a néanmoins souvent profondément intégré la communication pernicieuse distillée par les nombreux moyens de désinformation des puissants.
L'écolo de droite (non exhaustif) :
- Soutient le nucléaire car il génère moins de gaz polluants que les énergies fossiles mais "oublie" que cette industrie génère 2 kg de déchets radioactif par français et par an.
- Soutient la voiture électrique sans se poser la question de la source d'électricité, ni de la centaine de kilos de batteries qu'il faudrait éventuellement recycler à terme.
- Parle de limiter les émissions de CO2 d'un pays sans appliquer cette maxime à ses propres activités
- Continue à financer le nucléaire à travers EDF alors qu'il existe des société plus vertueuses depuis plus de 10 ans
- Croit que le progrès technologique apportera une solution à tous les problèmes qui se posent à l'Homme (géo-ingénierie, stockage du carbone, hydrogène, OGM...)
- Préfère ignorer que le Qatar pollue des milliers de fois plus que la Chine rapporté au nombre d'habitants
- Affirme que les Hommes devraient tous habiter dans des appartements pour préserver les terres arables et parce que ce serait l'habitat le moins énergivore. Mais oublie que la qualité de vie n'est pas quantifiable par des statistiques chiffrées
- Mange bio pour sa santé mais pas pour l'environnement (la preuve ses fruits et légumes viennent d'Amérique du sud ou de Nouvelle-Zélande)
- Mange de la viande mais refuse de regarder les vidéos de violence extrême envers les animaux filmées par l'association L214 dans les abattoirs bio ou conventionnel
- Est valorisé par les puissants car son positionnement ne gène pas le business, et distille le doute dans la population sur les mesures individuelles et collectives à adopter pour éviter un déclin annoncée
N'hésitez pas à rajoutez en commentaire vos propres observations sur l'écolo en carton... même pas recyclé